vendredi 11 novembre 2011

LES PRIX NOBEL D’ÉCONOMIE

 


Le prix NOBEL est la plus haute distinction annuelle décernée à un économiste. Le Prix Banque de Suède en Sciences Économiques en la Mémoire d'Alfred Nobel est attribué en octobre, chaque année (depuis 1969) par l'académie royale de Suède
Il récompense l'ensemble de l'œuvre du ou des économistes primé(s). Un comité émet une recommandation à l'Académie, qui décide par vote secret.
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1969 : Ragnar FRISH (Norvège, 1875-1973) et Jan TINBERGEN (Hollande, 1903-1994)
"Pour avoir élaboré et appliqué des modèles dynamiques à l’analyse des processus économiques."
Spécialistes de l'économie du développement, ils ont été des pionniers de la mathématisation de l'économie. Ils ont notamment utilisé des modèles dynamiques. Ils ont créé l'économétrie.
À partir de 1945, Jan TINBERGEN concentre ses travaux sur la politique économique. Contre la coexistence de politiques juxtaposées visant chacune un objectif, il prône une politique unique poursuivant une gamme d'objectifs, il montre que pour être efficace, une telle politique doit se donner autant de moyens (fiscalité, stabilité des prix, équilibre de la balance des paiements). À partir de 1955, il travaille principalement sur les problèmes de développement. C'est pour ces travaux qu'il a reçu le prix Nobel 1969.
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1970 : Paul-Anthony SAMUELSON (né aux États-Unis en 1915)
"Pour les travaux scientifiques à partir desquels il a développé une théorie économique statique et dynamique et a contribué activement à améliorer le niveau d’analyse en science économique."
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1971 : Simon KUZNETS (né en Russie en 1901, émigré aux États-Unis en 1925, mort en 1985).
"Pour une interprétation, fondée sur une approche empirique, de la croissance économique qui a conduit à approfondir les connaissances de la structure et du processus socio-économique du développement."
Il a travaillé sur la loi psychologique fondamentale de Keynes ; il a alors montré que sur la longue période la propension moyenne à consommer restait relativement stable, de l'ordre de 0,86, ce qui contredisait la tendance mise en avant par Keynes qui postulait que la propension moyenne à consommer avait tendance à décroître quand les revenus augmentaient.
A mis en lumière des cycles économiques d’une durée de 15 à 20 ans dans l’économie américaine. Il met en avant des déterminants de la "croissance moderne"; ceux-ci sont les progrès de la science et des connaissances et les innovations qu'ils engendrent. Il met l'accent sur les caractéristiques de cette croissance : croissance par tête, hausse de la productivité, changeements technologiques, transformations structurelles.
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1972 : John HICKS (Angleterre, 1904-1989) et John Kenneth ARROW (né à New-York en 1921).
"Pour leur contribution, entièrement nouvelle, à la théorie de l’équilibre général et à la théorie du bien-être. "
Courant keynésien de la synthèse néoclassique. Hicks est le père du modèle IS-LM.
Kenneth ARROW est un néoclassique de l’école de Lausanne.
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1973 : Wassily LEONTIEFF (né en 1906 en Russie, émigré aux États-Unis en 1913)
"Pour le développement de la méthode entrées-sorties et pour son application à d’importants problèmes économiques. "
Celle-ci permet de calculer, en particulier, comment une variation de la demande d’un bien donné se répercute sur l’ensemble des demandes de biens des autres secteurs et comment ces différents flux de demande interfèrent les uns avec les autres y compris sur la demande de produits à l’origine du flux de demande.
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1974 : Friederich August von HAYEK (Autriche, 1899-1992) et Gunnar MYRDAL (Suède, 1898-1987)
"Pour leurs travaux de pionniers sur la théorie des fluctuations monétaires et économiques et pour leur analyse pénétrante de l’interdépendance des phénomènes économiques, sociaux et institutionnels. "
Hayek appartient à l’école néoclassique autrichienne et Myrdal au courant institutionnaliste
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1975 : Léonid KANTOROVITCH (URSS, 1912-1986) et Tjalling KOOPMANS (Pays-Bas, 1910-1986, États-Unis)
"Pour leurs contributions à la théorie de l’allocation optimale des ressources."
Une analyse mathématique du problème de l'allocation. Ce problème peut être défini comme suit : pour la production de quels biens et services les rares facteurs de production (travail, capital, etc.) doivent-ils être mis en oeuvre pour réaliser une satisfaction maximale des besoins ? Ce problème revêt une importance primordiale aussi bien dans un système économique de type collectif que dans une économie de marché.
Tjalling KOOPMANS est né en 1910 aux Pays-Bas, où il étudie les mathématiques, la physique et l'économie. Au début de la Seconde Guerre mondiale il émigre aux États-Unis. Cet auteur aborde le problème de l'allocation optimale par la technique de la programmation linéaire. Il s'agit d'une méthode mathématique qui permet de maximiser une fonction linéaire (par exemple la satisfaction de besoins), dans des conditions linéaires restrictives données (par exemple la quantité limitée de facteurs de production et le fait que, pour fabriquer tel produit, il faut utiliser telle quantité de facteurs de production). Koopmans est parvenu en fin de compte à réduire des livres de théorie économique à quelques formules mathématiques. Plus tard, le lauréat s'attachera à des aspects plus spécifiques du problème de l'allocation. Ainsi, il étudiera le même problème dans une optique dynamique (l'élément temps étant inclus dans l'analyse). Il se tournera ensuite vers les problèmes de développement et de croissance, la planification dans les domaines des matières premières et de l'énergie. Sous son impulsion, l'économétrie fera également de grands progrès. C'est ainsi qu'il trouvera une solution au problème des équations simultanées. Un système d'équations simultanées est un système d'équations où les variables s'influencent mutuellement.
Bien que Koopmans ait incontestablement fait oeuvre de pionnier en matière d'économie mathématique, c'est Leonid Kantorovich, l'autre lauréat, qui développera le premier une forme concrète de programmation linéaire.
Leonid KANTOROVICH (Leningrad, 1912-1986).
Dès son plus jeune âge, il montre de grandes dispositions pour les mathématiques. À 22 ans il est nommé professeur à l'Université de sa ville natale. En 1971, il est appelé à diriger un centre de recherche d'économie mathématique crée spécialement pour lui à Moscou. Peu avant la Seconde Guerre mondiale, cet économiste découvre, à l'occasion d'un exercice pratique d'optimisation, la technique de la programmation linéaire et les possibilités que celle-ci renferme en vue de l'optimisation de l'économie soviétique. Dans son analyse il se heurte au rôle des prix dans l'économie. Il en conclut que ceux-ci sont déterminés par la relative rareté des produits et aboutit dès lors, par un détour, à la théorie (capitaliste) de l'utilité marginale.
Cette théorie est toutefois en opposition avec la théorie marxiste de la valeur travail, selon laquelle le prix d'un produit est déterminé par le travail qui y est consacré directement et indirectement. Ce n'est par conséquent qu'après l'ère stalinienne que les théories de Kantorovich seront publiées, et elles trouveront une application à l'occasion de la libéralisation de la planification économique. Kantorovitch introduit une approche en terme de productivité marginale de l’investissement pour résoudre la question de l’allocation des ressources au sein d’une économie socialiste.
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1976 : Milton FRIEDMAN (États-Unis, 1912- )
"Pour ses exploits dans le domaine de l’analyse de la communication, de l’histoire et de la théorie monétaires et pour sa démonstration de la complexité de la politique de stabilisation."
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1977 : James MEADE (GB, 1907-) et Bertil OHLIN (Suède, 1899-1979)
"Pour leur contribution ouvrant de nouvelles voies à la théorie du commerce international et des mouvements internationaux de capitaux."
Un économiste suédois (OHLIN) et un économiste britannique (MEADE) ont reçu le prix Nobel 1977 pour avoir établi, le premier dans les années 30 et le second dans les années 30 et 50, les fondements de la théorie économique internationale. Leurs travaux n'ont cependant pleinement retenu l'attention qu'après 1960, au moment où l'internationalisation du système économique prenait un large essor.
James MEADE, en définitive, est un économiste polyvalent et très préoccupé de la contribution que la théorie économique peut apporter à une politique économique plus efficiente.
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1978 : Herbert Alexander SIMON (États-Unis, 1916-)
"Pour ses recherches de pionnier en matière de processus de prise de décision à l’intérieur des organisations économiques. "
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1979 : Arthur LEWIS (États-Unis) et Theodor SCHULTZ (États-Unis)
"Pour leurs recherches de pionniers sur le développement économique, et particulièrement sur les problèmes des pays en développement."
Ce prix Nobel leur a été attribué essentiellement pour leur analyse des problèmes du Tiers monde. En effet, Theodore W. SCHULTZ et Sir Arthur LEWIS étaient des spécialistes de l'ÉCONOMIE AGRICOLE ET DU DÉVELOPPEMENT.
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1980 : Lawrence R. KLEIN (États-Unis, 1920- )
"Pour la création de modèles économétriques et l’application à l’analyse des fluctuations et des politiques économiques. "
Le prix Nobel lui a été attribué en 1980 parce que, par sa recherche scientifique, il a contribué à diffuser l'emploi de modèles économétriques dans le monde entier.
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1981 : James TOBIN (États-Unis, 1918- ) CONCILIATEUR ENTRE KEYNÉSIENS ET MONÉTARISTES
"Pour son analyse des marchés financiers et leurs relations avec les décisions d’achats, l’emploi, la production et les prix."
Tobin a reçu le prix Nobel pour sa contribution de la théorie du portefeuille qu'il a développée dans une série d'articles. Cette théorie repose sur la constatation que le patrimoine comprend aussi bien des actifs financiers (tels que dépôts a terme et obligations) que des actifs réels (tels que terrains et immeubles). Les variations du stock monétaire exercent dès lors des effets non seulement sur les taux d'intérêt, mais aussi sur les prix relatifs des éléments réels du patrimoine.
Avec cette théorie, Tobin prend place entre les Keynésiens et les Monétaristes. Il peut en effet se déduire de sa théorie du portefeuille qu'il existe à la fois un lien indirect (à travers les taux d'intérêt qui déterminent les investissements des entreprises : doctrine keynésienne pure) et une relation directe (doctrine monétariste pure) entre la sphère de la monnaie et la sphère des biens. Quoique, sur le plan des recommandations de politique économique, Tobin se rattache nettement aux Keynésiens, il peut en tout état de cause, pour ce qui concerne sa théorie, être considéré comme le conciliateur des principes keynésiens et des nouvelles thèses monétaristes.
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1982 : George J. STIGLER (États-Unis, 1911-1991) Néoclassique
"Pour ses études fécondes sur les structures industrielles et le fonctionnement des marchés et sur les causes et les effets de la réglementation publique."
Il s'est intéressé à la recherche empirique et a cherché à comprendre la réalité à partir de la théorie. Très critique vis-à-vis de CHAMBERLIN, il s'est penché sur la structure des marchés, la nature et le fonctionnement des entreprises et la détermination des prix en situation de monopole et d'oligopole.
STIGLER appliquera le raisonnement marginaliste à la recherche d'informations. En effet, pour lui, l'agent économique est rationnel et il recherche des informations supplémentaires aussi longtemps que le revenu marginal de cette activité en dépasse le coût marginal. Dès lors il considère que l'acquisition d'informations est un processus coûteux auquel on doit appliquer les mêmes règles d'analyse que pour les autres activités économiques.
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1983 : Gérard DEBREU (États-Unis). Né à Calais en 1921, il émigre aux ÉUA vers le début des années 50. Néoclassique, école de Lausanne.
"Pour avoir incorporé de nouvelles méthodes d’analyse dans la théorie économique et pour sa reformulation rigoureuse de l’équilibre général."
Ses travaux sont importants puiqu'il montrera, à travers un modèle qui utilse des outils mathématiques très novateurs, que le marché contient un mécanisme régulateur. Il démontrera ainsi l'équilibre que Léon WALRAS avait pressenti sans le prouver mathématiquement.
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1984 : Richard STONE (GB, 1913-1991)
"Pour avoir apporté une contribution fondamentale à l’élaboration des systèmes de comptabilité nationale qui ont permis d’améliorer considérablement les conditions d’analyse empirique de l’économie."
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1985 : Franco MODIGLIANI (États-Unis, 1918- )
"Pour son oeuvre de pionnier en matière de l’analyse de l’épargne et des marchés financiers. "
En outre, Modigliani a formulé, avec Merton Miller, deux théorèmes célèbres en matière de politique financière de la firme :
Le coût du capital est indépendant de la structure financière de la firme, c’est-à-dire la répartition entre l’appel aux capitaux propres et le recours à l’endettement ;
La valeur d’une entreprise est indépendante des dividendes distribués.
En conséquence, une augmentation importante des dividendes n’est pas nécessairement souhaitable.
En ce qui concerne l’épargne, il a développé la théorie du cycle de vie.
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1986 : James BUCHANAN (États-Unis, 1919-). Centre d’études des choix publics (néoclassique) "Public choice"
"Pour l’étude des fondements contractuels et constitutionnels appliqués à la théorie des prises de décision dans les domaines économiques et politiques. "
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1987 : Robert SOLOW (États-Unis,1924-) Courant keynésien de la synthèse
"Pour ses contributions à la théorie de la croissance économique. "
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1988 : Maurice ALLAIS (France, 1911- )
"Pour ses contributions de pionnier à la théorie des marchés et à l’utilisation efficiente des ressources. "
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1989 : Trygve HAAVELMO (Norvège, 1911-1999)
"Pour avoir clarifié les fondements de la théorie des probabilités en économie et pour ses analyses des structures économiques. "
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1990 : Harry MARKOWITZ (États-Unis, 1927-), Merton MILLER (États-Unis 1923-2000), William SHARPE (États-Unis, 1934-)
"Pour leurs travaux novateurs sur la théorie économique financière et le financement des entreprises. "
SHARPE et MARKOVITZ ont, en particulier, développé des analyses centrées sur la gestion moderne du portefeuille en prenant en compte la gestion du risque et en centrant leur analyse sur la notion de portefeuille efficient. Modèle d'Évaluation des Actifs Financiers
Melton Miller a développé la théorie financière de la firme. Avec Franco Modigliani, il a formulé les théorèmes de Modigliani-Miller (voir ci-dessus)
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1991 : Ronald H. COASE (États-Unis, 1910- )
École de Chicago
"Pour l’importance de la découverte et la mise en lumière des coûts de transaction et des droits économiques pour la structure institutionnelle et le fonctionnement du système économique. "
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1992 : Gary S. BECKER (États-Unis, 1930-)
Capital humain
"Pour avoir étendu le domaine de l'analyse microéconomique à un vaste champ de comportements et interactions humains, y compris des comportement hors-marché. "
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1993 : Robert FOGEL (1926) et Douglas NORTH (1920) (États-Unis)
Introduction au sein de la recherche historique des concepts, des modèles et des méthodes issus de la science économique
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1994 : John HARSANYI né en Hongrie en 1920. Il vit aux États-Unis
John NASH né aux États-Unis en 1928
Reinhard SELTEN né en Allemagne en 1930
Théorie des jeux non coopératifs
"Pour leur analyse pionnière d'équilibres dans la théorie des jeux non-coopératifs "
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1995 : Robert E. LUCAS (États-Unis, 1937). Nouvelle école classique
"Pour avoir développé et appliqué l'hypothèse des anticipations rationnelles, et avoir ainsi transformé l'analyse macroéconomique et approfondi notre compréhension de la politique économique. "
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1996 : William VICKREY (Canada, 1914-1996) et James MIRLESS (GB, 1936)
VICKREY est le premier économiste canadien à recevoir le Nobel.
"Pour leurs contributions fondamentales à la théorie économique des incitations sous information asymétrique. "Théorie des incitations et asymétrie d’information.
Leurs travaux permettent d'acquérir une meilleure compréhension des phénomènes dans de multiples secteurs (marchés des assurances et du crédit, formes d'enchères, organisation interne des entreprises, système fiscal, assurances sociales, questions de concurrence) dans lesquels l'information est asymétrique ou incomplète. Dès lors, cette compréhension génère un avantage qui peut être exploité.
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1997 : Robert C. MERTON (1944) et Myron S. SCHOLES (1941)
"Pour une nouvelle méthode permettant de déterminer la valeur des titres dérivés ."Conseillers du fonds spéculatif LTCM (long term credit management).
À la fin des années 60, Robert MERTON rédige un doctorat en sciences économiques (au MIT) sous la direction de Paul SAMUELSON et travaille avec lui, notamment, sur la valorisation des warrants qui sont une forme particulière des options. Merton est fasciné par l'utilisation des méthodes probabilistes en finance pour modéliser l'évolution fondamentalement aléatoire des cours des actifs financiers et par la thèse du mathématicien français Louis BACHELIER, soutenue en 1900 et intitulée "Théorie de la spéculation".
Au même moment, Myron SCHOLES, toujours au MIT, travaille sur la valorisation des actifs avec Fischer BLACK. Ils introduisent dans un portefeuille l'action sous-jacente et l'option et utilisent le calcul stochastique (qui comporte une variable aléatoire) que développe Merton.
Il résultera de ces recherches conduites au sein du MIT, deux articles publiés en 1973 et contenant non seulement la fameuse formule, mais aussi quantité d'autres résultats remarquables, en particulier sur la représentation du risque de défaut.
En 1998, le fond spéculatif LTCM ne sera sauvé de la faillite que par une mobilisation sans précédent de la banque centrale américaine.
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1998 : Amartya SEN (1933- ) INDE
Récompensé pour ses recherches sur l’origine des famines et de la pauvreté et sa "contribution à l’analyse du bien-être économique". "Il a contribué à restaurer la dimension éthique du débat économique et social en combinant les outils économiques et philosophiques".
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1999 : Robert MUNDELL ( ) CANADA
Formé à la London school of economics et au MIT, Robert MUNDELL, après un bref passage au FMI, enseigne de 1966 à 1971 à la célèbre université de Chicago. Depuis 1974, il est professeur à l'université Columbia de New-York. Ces établissements très influents ont façonné son originale pensée.
Il est le penseur de la politique de l'offre de Ronald Reagan, au début des années 80, Il fut l'un des chefs de file de l'influente "école de Chicago" sur laquelle s'appuya la révolution néolibérale au début des années 1990. Par ailleurs, il forgea de nombreux concepts qui inspirent encore de nombreux ministres des finances et de nombreux banquiers centraux de la planète.
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2000 : James HECKMAN  (États-Unis, 1944-) et Daniel McFADDEN (États-Unis, 1937-)
"Pour leurs découvertes en microéconomie"
Vingt-et-unième prix pour l'université de Chicago.
Leur méthodologie, qui emprunte à la fois à l'économie et à la statistique, développe des outils permettant de mieux comprendre le comportement d'individus ou de ménages. Elle permet, par exemple, d'analyser les raisons pour lesquelles une personne choisit de travailler, d'étudier, de voyager, ou pourquoi elle s'installe à un endroit plutôt qu'à un autre, ou encore de mesurer les effets d'un programme de formation sur l'emploi.
Ces analyses sont réalisées à partir de microdonnées traitées par ordinateur.
Les travaux des deux économistes américains "qui ont fait école en sciences économiques que dans d'autres sciences humaines" ont "résolu des problèmes fondamentaux posés par l'analyse statistiques des microdonnées" a souligné l'Académie des sciences en Suède.
Daniel McFadden a été récompensé "pour avoir développé des théories et des méthodes d'analyse des choix discrets". James Heckman a été distingué "pour avoir développé des théories et des méthodes d'analyse des échantillons sélectifs".
M. Heckman a imaginé des modèles d'analyse traitant de manière statistiquement satisfaisante les différences entre les individus et les groupes. Ces différences (ou "échantillons sélectifs") apparaissent couramment lorsque sont évalués les programmes d'aide à l'emploi ou l'impact de la durée du chômage sur les chances de retrouver un emploi. Les microdonnées reflètent par ailleurs souvent ce que les économistes appellent des "choix discrets".
M. McFadden en a établi une théorie, en développant de nouvelles méthodes statistiques qui ont une influence décisive sur la recherche empirique car elles sont facilement applicables dans la pratique. Il l'a notamment utilisée dans la conception du réseau de transport express de San Francisco.
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2001 : George AKERLOF (États-Unis, 1940-), Michael SPENCE (États-Unis, 1943) et Joseph STIGLITZ (États-Unis, 1943- )
"Pour leurs travaux sur les marchés avec asymétrie d'information."
Considérés comme les précurseurs de l'économie de l'information, leurs travaux permettent de déterminer comment certains agents économiques détiennent davantage d'informations que leur contrepartie. Ils ont ainsi jeté les bases d'une théorie générale permettant aussi bien l'analyse des places financières contemporaines que celle des marchés agricoles traditionnels (ou de la vente des voitures d'occasion : confère les fameux lemons d'Akerlof).
On trouve dans les théories des lauréats à la fois des éléments utiles pour la microéconomie, tels que les théories appliquées aux assurances ou aux banques et des concepts tournés vers la macroéconomie qui constituent un approfondissement du courant keynésien.
Joseh STIGLITZ (né en 1943) a été succesivement protesseur d'économie à Yale, Princeton, Oxford et Stanford après avoir obtenu son doctorat au MIT (Massachusetts institute or Tecnology) en 1967, Joseph STIGLITZ s'est fait connaître par ses travaux montrant comment l'" asymétrie d'information " permet de prendre de nombreux phénomènes, comme le chômage ou le rationnement de crédit.
Mais sa notoriété lui vient aussi de son passage a la Maison Blanche. où il a été le turbulent conseiller économique de Bill CLINTON et, surtout ses fonctions d'économiste en chef à la Banque mondiale jusqu'en 1999. C'est de ce poste qu'il a vertement critiqué les recettes des institutions financières internationales destinées à pallier les effets négatifs de la crise asiatique de 1997 et dénoncé à plusieurs reprises le "consensus de Washington", sorte de pensée unique appliquée notamment à la globalisation de l'économie. Aujourd'hui, professeur à New-York (université de Columbia), il critique les très importantes baisses d'impôts décidées par Georges BUSH junior parce qu'elles n'ont pas été conçues comme un stimulant de l'économie. Il ajoute que ce remède potentiel à la crise économique n'avait jamais marché.
George AKERLOF a obtenu un doctorat au MIT en 1966, il enseigne depuis lors à université de Berkeley. Il a conduit des activités de recherche à la Fed. Il est connu pour ses travaux sur la fréquence et l'importance des problèmes d'information. Il a notamment appliqué l'asymétrie d'information à la dette du tiers-monde et aux discriminations dont sont victimes les minorités au travail.
Michael SPENCE (né en 1943), diplômé de Harvard et de la Graduate Scholol of Business de Stanford, a concentré ses recherches sur les structures du travail, la fiscalité et la monnaie. Il a travaillé sur l'"antisélection" qui désigne le comportement des acteurs économiques disposant d'informations privilégiées (délits d'initiés, assurés, vendeurs de voitues d'occasion). Il a reçu le prix Galbraith en 1978 pour la qualité de son enseignement et la médaille John-Bates Clark, en 1981, disticntion qui récompense les meilleurs jeunes économistes américains.
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2002 : Daniel KAHNEMAN (Israël, 1934, États-Unis) et Vernon L. SMITH (États-Unis, 1927- )
Pour leurs travaux précurseurs en matière d'économie psychologique et expérimentale.
2003 Robert Engel (USA) et Clive Granger
pour avoir travaillé sur la fiabilité  de prevision en économie
2004  Finn Kydland (Norvege) et  Edward Prescott (USA) qui ont travaillé sur le théorème d’incohérence inter-temporelle en politique économique


 2005 Robert Auman (Israel) et Thomas Schelling (USA) Pour avoir fait progresser notre compréhension des conflits et de la coopération par le biais d'analyses utilisantla théorie du jeux

2006 Edmund Phelps (USA) Échanges intertemporels en politique macroéconomique
2007 Leonid Hurwicz (USA) Eric Mishkin (USA) et Roger Myerson (USA) pour avoir travaillé sur le mecanisme d'incitation.
2008 Paul Krugman (USA) qui a travaillé sur l'économie internationale et économie spatiale, il a en effet  montré les effets des économies d'échelle sur les modèles d'échanges commerciaux et la localisation de l'activité économique
2009 Elinor Ostorm (USA)  et Olivier williamson (USA) Pour leurs analyses de la gouvernance économique
2010 Peter Diamond (USA) Dalle Montersen (USA) et Christopher Pissarides (Chypre) qui ont conjointemment travaillé sur marchés avec des coûts de recherche.
2011 Thomas Sergent (USA) et Christopher A sims (USA) qui ont travaillé empiriquement sur les causes et les effets en macroéconomie

 Pour plus d'info voir
http://www.ecoii.nyu.edu/dept/esa/index.htrn]
http://aygosi.pagesperso-orange.fr/1AuteursNobel.html

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